De l’explosion à la maîtrise de soi : canaliser sa colère en situation de conflit.

La colère est une émotion humaine naturelle qui peut survenir en diverses situations conflictuelles.

Elle peut être dévastatrice si elle n’est pas dominée en partie, entraînant des conséquences négatives sur les plans personnel, social et professionnel.

En prenant conscience des causes sous-jacentes de la colère, en analysant ses conséquences et en utilisant des techniques de régulation, il est possible de transformer cette émotion en une force constructive pour résoudre les conflits et améliorer les relations interpersonnelles.

Comprendre la colère 

comprendre la colèreLa colère est une émotion primaire, naturelle et normale que tout le monde expérimente à divers degrés et en réponse à différentes situations. Elle peut être définie comme une forte réaction émotionnelle généralement causée par une menace perçue, une injustice, une frustration ou un événement stressant.

La colère peut varier en intensité, allant de l’irritation mineure à la rage intense. Elle peut également varier en durée, allant de moments brefs à une colère prolongée qui peut durer des heures, voire des jours.

La colère peut se manifester de différentes manières. Certains peuvent exprimer leur colère en criant, en pleurant ou en se montrant agressifs, tandis que d’autres peuvent la réprimer et l’internaliser. Les manifestations physiques de la colère peuvent inclure le rougissement, la transpiration, l’accélération du rythme cardiaque, la tension musculaire, entre autres.

Les fonctions de la colère

  • Signal d’alarme : elle nous avertit qu’une situation n’est pas OK pour nous, nos valeurs, nos droits…
  • Respect des limites : elle nous aide à affirmer nos limites et à nous faire respecter dans ce qui est important pour nous.
  • Motivation à agir : elle nous pousse à prendre des mesures pour changer une situation qui ne nous convient pas en nous donnant l’énergie pour le faire.
  • Communiquer et s’affirmer : la colère envoie un signal aux autres sur nos ressentis et nos besoins.
  • Besoin de justice : la colère est une réponse naturelle lorsque nous percevons une injustice.
  • Besoin de liberté : la colère peut émerger lorsque nous nous sentons contrôlés ou que notre autonomie est menacée.
  • Besoin de sécurité : elle peut survenir lorsque nous nous sentons en danger ou menacés, c’est alors la peur qui est l’émotion première et qui s’exprime par la colère.
  • Besoin de reconnaissance : lorsque nos efforts ou notre travail sont ignorés ou sous-évalués, quand nous avons l’impression de ne pas être pris en compte.

 Neuroanatomie et neurochimie de la colère

Plusieurs parties de notre cerveau sont impliquées dans les réactions de colère.

C’est dans l’hypothalamus que sont gérées les hormones du stress en réponse à la colère (régulation de la libération du cortisol en lien avec les glandes surrénales) ; c’est la partie appelée « amygdale » qui gère nos réponses automatiques aux menaces perçus et peut déclencher une réaction de colère ; c’est le cortex préfrontal qui est impliqué dans l’interprétation des situations, la prise de décision et le contrôle des impulsions. Le cortex préfrontal interagit avec l’amygdale en évaluant la réalité de la menace et en choisissant la meilleure réaction en fonction des informations disponibles.

Les principales hormones libérées lors de la réponse « combat ou fuite » (colère et peur) sont l’adrénaline et la noradrénaline. Elles augmentent la fréquence cardiaque, la pression artérielle, accélèrent la respiration, transforment les graisses en sucres (pour un regain d’énergie), mettent tout l’organisme en état d’alerte avec une attention accrue (dilatation des pupilles).

D’autres hormones et neurotransmetteurs sont à l’œuvre dans la réaction de colère : le cortisol (mobilisation de l’énergie et mise en pause des fonctions jugées non-essentielles) ; la sérotonine chargée de réguler les humeurs (un bas niveau peut être associé à une augmentation de l’agressivité) ; le GABA, qui modère les réactions émotionnelles, y compris la colère.

Neuroanatomie de la colère

L’expression de la colère

La colère est une émotion puissante qui se manifeste de différentes manières, à la fois dans notre voix, notre visage, notre corps et nos actions. Bien que ces signes ne soient pas universels et qu’ils se manifestent à des degrés distincts d’une personne à une autre, ils offrent un aperçu assez complet de son expression.

  • Le visage : les expressions faciales associées à la colère peuvent inclure des sourcils froncés, un regard intense, des yeux plissés, une mâchoire serrée, des lèvres tendues ou serrées, voire des rougeurs au visage. Ces signes peuvent indiquer une tension et une agitation émotionnelle.
  • La tension musculaire : les muscles du visage, de la mâchoire, des bras et des poings peuvent se tendre. Des poings serrés, des bras croisés ou une posture rigide peuvent être des indicateurs physiques de la colère.
  • La gestuelle : la colère peut s’accompagner de gestes agressifs ou brusques (agiter les bras, taper des pieds…). Ces gestes peuvent exprimer une envie de frapper ou de se défouler.
  • L’agitation : la colère rend agité, la personne a du mal à rester immobile (faire les 100 pas, se balancer frénétiquement, manipuler nerveusement les objets autour de nous…).
  • Le rythme cardiaque : elle entraine généralement une accélération du rythme cardiaque, souvent accompagnée d’une respiration plus rapide et superficielle.
  • La voix : elle s’élève, la personne en colère parle plus fort, pour augmenter son « territoire » et sa domination dans l’échange, elle peut adopter un ton agressif, des paroles abruptes, voire des cris. Les intonations ont tendance à monter dans les aigus.
  • Les comportements : Dans certains cas, en l’absence de maitrise de soi, la colère peut conduire à des comportements agressifs, verbaux ou physiques (insultes, menaces, gestes violents…). 

Les adjectifs et expressions associés à la colère

Frustré, contrarié, mécontent, ennuyé, impatient, agacé, énervé, irrité, fâché, froissé, vexé, de mauvaise humeur, exaspéré, courroucé, amer, hostile, rancunier, revanchard, acerbe, vengeur, révolté, indigné, scandalisé, ulcéré, furieux, hargneux, haineux, virulent, incandescent, bouillir, en rogne, en rage, en avoir marre de…, voir rouge, être dans une colère noire, être vert de rage, être hors de soi, être à bout, avoir un coup de sang…

Les racines de la colère : identifier ses principaux déclencheurs

quelles sont les racines de la colère ?Une étape importante consiste à identifier ce qui déclenche notre colère. Cela peut être une situation, une pensée ou même une personne. Prendre conscience de ces déclencheurs permet de mieux anticiper et gérer les situations conflictuelles.

Il est également important d’apprendre à identifier les signes avant-coureurs de la colère : une tension dans le corps, un changement d’humeur, une envie de réagir de façon impulsive.

Parmi les principaux déclencheurs généralement cités, repérez les vôtres :

  • La frustration de ne pas obtenir ce que l’on désire, de ne pas avoir atteint son but.
  • L’insatisfaction d’un besoin, d’un désir (ou d’un « caprice » !).
  • La défense face à un danger, une menace, une attaque (réels ou perçus comme tels), la peur.
  • L’impuissance face à une situation désagréable, une attente sans réponse, une forte impatience.
  • Le sentiment d’injustice et le désir d’y remédier.
  • La violation de nos valeurs, la non prise en considération de nos droits et/ou de nos besoins.
  • L’impression de ne pas être respecté, nos limites personnelles qui ont été dépassées, non respectées, les critiques, justifiées ou non.
  • Les sarcasmes, l’ironie cinglante, les moqueries, la raillerie, l’arrogance et l’absence d’autocritique.
  • Le manque de reconnaissance., l’impression de ne pas être écouté et/ou pris en compte, se sentir dévalorisé, méprisé, rejeté, l’indifférence vis-à-vis de nous-même ou de nos réalisations, de nos résultats, de nos efforts.
  • Les contraintes, le manque de liberté et d’autonomie.
  • Le comportement agressif ou déplacé d’autrui, les insultes, les agressions verbales et/ou physiques.
  • L’individualisme et le manque de solidarité ou d’esprit collectif.
  • L’hypocrise, le mensonge, la mauvaise foi, le chantage affectif, l’impression d’être instrumentalisé, les tentatives de manipulation.
  • …                

 Les conséquences de la colère non maîtrisée        

colère non maîtrisée, quelles conséquences ?Lorsque nous ressentons de la colère, notre corps est soumis à une réaction physiologique intense. Les hormones du stress sont libérées en grandes quantités. À court terme, ces réactions peuvent nous donner l’impression d’avoir une énergie accrue et d’être prêts à agir. Cependant, si cette colère n’est pas gérée de manière adéquate, elle peut entraîner des problèmes de santé.

L’accumulation de colère peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires, telles que l’hypertension artérielle, les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux. De plus, une colère persistante peut affaiblir le système immunitaire, ce qui rend le corps plus vulnérable aux infections et aux maladies.

Sur le plan émotionnel, la colère peut entraîner des problèmes tels que l’anxiété, la dépression et une détérioration de la santé mentale globale. Les explosions de colère fréquentes peuvent également affecter nos relations avec les autres, créant des tensions et des conflits. La colère peut avoir un impact négatif sur notre estime et notre confiance en nous, en alimentant un cycle de frustration et de culpabilité.

Dans un contexte professionnel ou social, l’incapacité à maîtriser sa colère démontre une forme d’immaturité et un manque de contrôle de soi, et peut entacher fortement la perception que les autres ont de nous.

Reconnaître l’impact de la colère sur notre bien-être physique, émotionnel et relationnel doit nous amener à prendre des mesures et à développer des stratégies pour la gérer de manière constructive et efficace.

Contrôler la colère dans les situations conflictuelles    

comment contrôler la colère lors d'un conflitLa maîtrise de la colère commence par la reconnaissance et l’acceptation de ses émotions. C’est la première étape pour apprendre à contrôler la colère dans les situations conflictuelles. Il est essentiel de ne pas nier ou réprimer ce que l’on ressent. Plutôt que de la refouler, il faut reconnaître la colère comme une émotion légitime, qui nous renseigne sur quelque chose d’inacceptable ou de dangereux à nos yeux.

Gérer sa propre colère

La colère est une expression du stress, donc les techniques de gestion du stress comme la respiration profonde et les exercices de relaxation peuvent aider à calmer les émotions intenses. De manière préventive, la pratique de la méditation peut aider à cultiver la patience et la sérénité face aux situations stressantes. De même, l’activité physique régulière aide à libérer les tensions et à améliorer l’humeur globale.

Il est utile d’identifier les situations ou les pensées qui déclenchent la colère, afin de mieux les gérer. Déterminer les causes de l’émotion (déception, peur, surprise, manque de respect…) et repérer l’éventuelle émotion cachée, sous-jacente (ex. : une inquiétude) permettra d’apprendre à mieux gérer les réactions émotionnelles par l’expérience progressive.

Exprimer ses émotions et ses besoins de manière explicite et sans attendre peut prévenir l’accumulation de frustrations.

Prendre une pause avant de répondre à une situation conflictuelle permet d’éviter les réactions impulsives (faire un « stop », faire un ou deux pas en arrière, changer sa posture physique, se concentrer sur un détail extérieur, compter jusqu’à 10…).

Attention à ne pas jeter de l’huile sur le feu, en adaptant le volume et le ton de sa voix, en sélectionnant ses mots avec prudence.

Dans tous les cas, différer sa réaction, ne pas réagir trop spontanément permet de sortir de la réaction automatique « amygdalienne » et de redonner un peu de contrôle au cortex préfrontal pour qu’il analyse la situation et décide de la réaction la plus appropriée en fonction du contexte.

Cela doit permettre d’objectiver la situation, de se concentrer sur les faits et les conséquences, de séparer l’émotion de colère des enjeux de la situation et des problèmes à résoudre.

Gérer la colère des autres

Garder son calme, ne pas réagir trop impulsivement ou passionnément. Tenter de faciliter la communication en amenant un climat moins tendu (par l’attitude, le calme, le ton de la voix). Tenter de guider progressivement le rythme de l’échange (rythme vocal, volume sonore, position des corps) afin de l’amener vers plus de calme.

Ne pas prendre la réaction de colère comme une attaque personnelle. Ne pas être sur la défensive et répondre calmement aux questions. Eviter la réaction « mimétique ».

Eviter de toucher physiquement une personne en colère (effet déclencheur de la violence).

Éviter la polémique, les reproches, la sur-argumentation, de toute façon l’autre n’écoute pas si son émotion est trop forte.

Ne pas contredire trop directement ni provoquer trop frontalement les personnes en colère (effet contreproductif = jeter de l’huile sur le feu).

Éviter certaines expressions dangereuses, du type : « Vous êtes toujours… Vous avez tort… Vous n’êtes pas réaliste… C’est toujours comme ça avec vous… Il ne faut jamais… ».

Eviter l’humour, pas toujours bien perçu si l’émotion est forte (impression que l’on se moque, qu’on minimise la situation, qu’on ne prend pas l’autre en considération…).

Montrer à l’autre que l’on est ouvert à la discussion mais que nous avons besoin pour cela qu’il se calme, que l’intensité de sa réaction émotionnelle diminue.

Si « disque brisé », répéter notre offre d’en parler calmement jusqu’à ce qu’il entende.

Manifester de l’empathie (émotionnelle et cognitive), écouter activement (signes non-verbaux + reformulation), chercher à comprendre la cause de la réaction, le besoin derrière l’émotion.

Accepter ce qui vous parait juste dans l’expression de votre interlocuteur.

Encourager l’autre personne à reconnaître ses propres émotions et en parler avec elle.

Lui permettre de prendre du recul, de différer sa réaction et sa décision.

Quand la personne se sent comprise, l’amener à se décentrer (= se mettre à la place d’autrui).

S’en tenir aux faits, traiter autrui avec respect et se concentrer sur les intérêts de chacun et du collectif.

Être positif et constructif, chercher des solutions réalistes et acceptables.

Dans tous les cas, chercher à désamorcer, à « désescalader » la situation conflictuelle.

Aider l’autre à sauver la face, une personne qui se sent acculée peut devenir dangereuse.

En cas de nécessité, orienter la personne vers une aide extérieure.

De l’escalade à la résolution : comment transformer la colère en opportunité ?

comment transformer la colère en opportunitéDévelopper sa conscience émotionnelle : lorsque vous ressentez de la colère, prenez du recul pour analyser et comprendre ce qui a déclenché cette réaction. Quelles-sont les raisons de votre colère ? Quelles émotions et quels besoins sous-jacents pourraient être impliqués ? Cela peut vous aider à mieux vous connaître et à développer une meilleure conscience émotionnelle.

Identifier les déclencheurs et les schémas récurrents : repérez les situations ou les types de conflits qui déclenchent fréquemment votre colère. Identifier des schémas récurrents peut vous permettre de mieux anticiper vos réactions émotionnelles et les points à travailler pour une meilleure gestion des conflits.

Apprendre à lâcher prise : apprenez à reconnaître ce que vous ne pouvez pas contrôler, ce qui échappe à votre pouvoir. Concentrez-vous sur les aspects que vous pouvez influencer de manière positive.

Reformulation cognitive : cette technique implique de changer notre façon de penser face à une situation qui nous met en colère. Par exemple, au lieu de penser : « C’est injuste, ils ne devraient pas me faire ça ! », nous pourrions penser : « C’est frustrant, mais je peux gérer ça ! ».

Reformuler la colère en motivation : au lieu de laisser la colère vous submerger, transformez cette énergie émotionnelle en un moteur pour apporter des changements constructifs. Utilisez l’énergie de la colère pour chercher des solutions créatives aux problèmes qui ont déclenché cette émotion. La colère peut parfois nous donner une nouvelle perspective sur la situation et nous inciter à explorer des approches différentes.

S’engager dans la résolution de conflits : prendre la colère comme un signal pour vous engager activement dans la résolution du conflit. La colère vous indique qu’il faut « faire quelque chose » pour remédier à la situation désagréable. Ce quelque chose peut être une résolution de conflit sans perdant.

Développer des stratégies de gestion de la colère : faire l’expérience de la colère peut être un déclencheur pour développer des techniques de respiration, la méditation ou le recours à des activités apaisantes lorsque vous vous sentez submergé par ce type d’émotions. C’est aussi une opportunité pour améliorer vos compétences en communication, notamment en pratiquant l’écoute active et l’expression assertive de vos besoins (« Message-Je »).

Canaliser la colère dans des activités positives : « déchargez » votre colère à travers des moyens constructifs tels que l’écriture, la peinture, le sport ou toute autre activité qui vous permet de libérer cette énergie de manière saine.

Apprendre de la colère : la colère peut être une opportunité d’apprentissage sur soi-même et sur la manière dont vous réagisse aux situations de conflit. C’est une occasion de croissance personnelle et émotionnelle, une stratégie de mobilisation de son énergie, afin d’atteindre ses buts, et non comme un simple moyen de vengeance ou de soulagement de sa tension.

S’ouvrir à de nouvelles perspectives : la colère peut être le reflet de nos attentes, croyances ou limites. Soyez ouvert à remettre en question vos points de vue et considérez les perspectives des autres parties impliquées dans le conflit. Cela peut vous aider à développer votre empathie et à favoriser une compréhension mutuelle.

Se pardonner et pardonner aux autres : acceptez que vous êtes humain et que la colère fait partie de l’expérience émotionnelle. Soyez bienveillant envers vous-même et essayez de pardonner aux autres pour leurs actions qui ont pu déclencher votre colère. Le pardon libère l’énergie négative et permet de passer à autre chose.


Le contrôle de la colère est une compétence essentielle dans la gestion des conflits. Elle favorise une communication efficace, la compréhension mutuelle et préserve les relations en réduisant les risques d’escalade.

La colère peut obscurcir le jugement et conduire à des décisions hâtives et impulsives. En contrôlant cette émotion, il est probable que des décisions plus rationnelles et appropriées soient prises, ce qui est essentiel pour résoudre les problèmes.

En utilisant la colère comme une occasion d’apprentissage et de croissance, vous pouvez transformer cette émotion potentiellement destructrice en une force constructive qui vous aide à améliorer vos compétences émotionnelles et relationnelles, et à mieux gérer les conflits de manière positive et constructive.


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